Bon, elle date maintenant de quelques jours, mais ça fait toujours plaisir de la relire.
L’anthologie Dame de lune, fée des brumes, a été chroniqué par Serafina, du site If is dead ^_^
Dame de lune, Fée des brumes, est une anthologie parue aux éditions du Chat Noir et qui regroupe pas mal d’auteurs déjà connus pour faire partie du collectif des Enfants de Walpurgis: Ambre Dubois, Aline Finley, Angélique Ferreira, Céline Guillaume, Malaïka Macumi, Stéphane Soutoul, Vanessa Terral et Lia Vilorë. Un très bon augure donc, pour cette anthologie, dont la couverture ne m’attirait pas du tout du tout. Chacune des nouvelles de ce recueil est illustré par Cécile Guillot, qui a aussi dirigé l’anthologie.
On trouve donc 8 nouvelles qui tournent autour des femmes, souvent fatales, qui touchent toutes de près ou de loin à la magie. Parfois blanche, parfois noire. Pour moi qui aime la sorcellerie, cela ne pouvait mieux tomber ! On passe donc aux nouvelles.
L’étrange histoire du luthier amoureux de Stéphane Soutoul
Dans cette histoire, Stéphane Soutoul nous emmène du coté de Kalistran, ville imaginaire et paisible où la musique est quasiment sacrée. Il raconte une histoire d’amour très belle mais aussi très triste. L’auteur change un peu ses habitudes au niveau des lieux, fini les froids châteaux et les forêts, passons à de belles villes chaudes. On retrouve toute sa poésie, sa manière d’écrire est certes un peu plus direct, mais il sait toujours aussi bien amener des ambiances mélancoliques et sombres. Inutile de vous dire que j’ai été charmée.
Ravln de Vanessa Terral
Ce que j’apprécie chez Vanessa Terral, c’est sa culture énorme et sa capacité à lier sorcellerie et mythologie. Que ça soit du vaudou (dans l’anthologie Or et Sang) ou de la sorcellerie spatiale (dans Ghost Stories). Parfois on accroche, parfois pas, mais c’est toujours impressionnant. Ici, on mêle mythologie nordique et Bit-lit, un mélange très bien dosé, avec une héroïne attachante chargée de garder un espèce de mausolée. J’ai trouvé que l’action avait quelques longueurs cependant.
La légende du Dragon d’Ambre de Céline Guillaume
Céline Guillaume nous emmène au Moyen-Âge, au 12ème siècle dans une région terrorisée par un dragon. L’écriture très poétique et très belle de Céline Guillaume est toujours la même. Pour une fois, l’histoire est assez développée et je l’ai plutôt appréciée. Je regrette cependant son court nombre de pages…
Mademoiselle Hida de Malaïka Macumi
Malaïka Macumi m’avait séduite avec son recueil Les Anges de l’Ombre aux éditions du Petit Caveau. Là, elle s’intéresse à la sorcière et avec rien de moins qu’un style absolument sublime digne des romans gothiques du XIXème. Pour moi qui adore, forcément, c’est un pur bonheur. A vrai dire, c’est surtout pour moi une nouvelle contemplative, on la lit surtout pour l’ambiance. Et l’atmosphère mise en place est captivante, sombre, malsaine, onirique, bref c’est une nouvelle que j’ai adoré. Voilà qui la confirme comme auteur à suivre !
La maison de la sorcière de Aline Finley
Dans cette nouvelle, Aline Finley, que je ne connaissais pas, mêlé passé et présent avec une héroïne moderne, qui découvre une vie antérieure où elle fut accusée de sorcellerie. On est donc dans une nouvelle assez traditionnelle, mais efficace. Typiquement le genre de nouvelles que j’aime, bien menée et les alternances entre passé et présent sont bien menés.
Vanité ou destinée ? d’Ambre Dubois
On continue avec les héroïnes modernes avec cette jolie nouvelle d’Ambre Dubois. Avec son héroïne adolescente tête à claque, elle nous emmène dans un monde féerique mais pas si gentil. J’ai particulièrement aimé les références aux légendes (notamment anglo-saxonnes, avec les unseelies, etc). Cristina, l’héroïne est bien gérée et réaliste. Le fait qu’il y ait une certaine morale renforce le coté féerique d’ailleurs.
La toile de Liadan de Lia Vilorë
Retour au Moyen-Âge avec l’histoire d’un chevalier tombé amoureux d’une fée bien solitaire. Cette histoire s’inscrit dans la droite lignée de l’amour courtois de l’époque, avec des épreuves, de la chevalerie, et une belle insaisissable. C’est un mélange qui est non seulement bien mené mais très efficace. L’ambiance est aussi très bonne, les passages avec la fée frôlent l’onirisme alors que les quêtes sont bien plus terre à terre. Si le récit peut sembler un peu classique, personnellement, j’ai adoré.
Dame Astrea de Angélique Ferreira
C’est sans doute la plus longue histoire de l’anthologie, avec près de 50 page. L’histoire d’une fée, prête à tout pour sauver son prince. J’avoue que c’est aussi la nouvelle avec laquelle j’ai eu le plus de mal. La cour des fées est conforme aux clichés (on chevauche des insecte, il y a de jolis palais, une famille royale, etc), ce qui déjà ne m’a pas vraiment conquise. J’ai trouvé qu’il y avait à la fois trop d’informations et de péripéties pas toujours utiles pour une nouvelle, et à la fois pas assez pour en faire un roman. Bref, une histoire à la limite entre les deux et qui du coup ne m’a pas convaincue. Il y a un peu trop de péripéties pour des personnages pas assez nuancés à mon goût, on sait finalement assez peu de la personnalité des deux protagonistes. Du coup, j’ai peiné à la lire, et c’est dommage, car c’est elle qui achève le recueil.
Le recueil des éditions du Chat Noir est aussi accompagné par des illustrations internes, elles aussi réalisées par Cécile Guillot. Je les ai apprécié pour la plupart bien que j’aurais préféré que l’une d’entre elles soit choisie pour couverture.
Dans l’ensemble Dame de lune, Fée des brumes est une anthologie on ne peut plus variée : de la faërie anglo-saxonne à des mondes plus modernes en passant par de la mythologie nordique, il y en a pour tous les goûts, et chacun pourra y trouver son bonheur. Il confirme aussi certains auteurs comme à suivre de près : Malaïka Macumi, Ambre Dubois ou Stéphane Soutoul.